A titre indicatif, 266 pedigrees de chats Selkirk ont été délivrés en 2018 par le LOOF, soit une prolificité moyenne pour la race de 3,5 chatons par portée (en baisse d'1 chaton depuis 2013). Vous trouverez ci dessous (en cliquant sur les images) les liens vers la fiche de race, le standard et les statistiques qui sont disponibles en téléchargement sur le site du LOOF (Livre Officiel des Origines Félines).
En France, comme d'ailleurs partout dans le monde, coexistent deux filières :
- celle des "amateurs monomaniaques" ou des "collectionneurs": amoureux des chats, et souvent "originaux" et excentriques, ils ont souvent découvert la race accidentellement et se sont pris d'amour pour elle...
- la filière des "déjà éleveurs", souvent de British : qui ont immédiatement reconnu en le Selkirk le cousin très frisé de leur animal fétiche.
C'est, nous l'avons vu, de Suisse qu'est venu le premier Selkirk rex en France. C'est également depuis la Suisse qu'il s'est répandu en Allemagne où, tout en restant confidentiel, il s'est développé.
C'est d'abord Régine Lohre-Gillois qui introduisit la race en France (par la Suisse), puis Marie Noël Géhin et Mireille Barnaud (Chatterie de Beausoleil) qui se lanceront dans l'aventure.
Marie-Noël Géhin décida en 1993 de créer un élevage exclusif de Selkirk rex, sans hybridation, ayant observé qu'outre ses particularités physiques et caractérielles, le Selkirk rex non hybride présentait quelques propriétés hypoallergéniques documentées aux Etats-Unis (à vérifier cependant au cas par cas).
Ne pratiquant que les mariages Selkirk / Selkirk entre eux, elle propose des chats se rapprochant le plus possible du standard original, tout en ayant optimisé les aspects positifs de cette race :
- tant au niveau du caractère "en or" : il s'agit d'un animal câlin et néanmoins actifs, causant, joueur, intelligent et remarquablement patient ;
- qu'au niveau de la ligne générale et de la fourrrure : ses lignées sont très typées "rondes", notamment de la face (et donc reconnaissables partout en exposition) et dotés d'une fourrure très douce, très dense en poil et sous-poil (y compris chez ses homozygotes), très riche en frisure qu'il s'agisse de la version "longhair" ou "shorthair".
C'est ainsi par l'Est (Lorraine) et le Nord de la France que l'école "monomaniaque" s'est développée... Tous ont en commun de rechercher, par le mono-élevage et le mariage "entre soi" un animal "rond", notamment en face, "d'où qu'on le regarde", et certains, comme Valérie Contini, en se spécialisant dans le "poil long", produisent, depuis l'année 2007, des lignées également reconnaissables et prisées.
Mais "l'entre soi" présente aussi le risque, par une trop grande consanguinité, de faire s'exprimer des anomalies physiques (parfois éliminatoires) ou des maladies génétiques, voire la dépression consanguine qui entraîne une baisse de la prolificité, une perte de poids et de substance, voire une hyper-mortalité périnatale.
C'est pourquoi certains éleveurs attachés à l'élevage exclusif de Selkirk rex, comme Barbara Didouhe, ont introduit des reproducteurs en provenance du "berceau" de la race (les Etats-Unis) ou le Canada. Barbara a cessé son activité aujourd'hui.
Que les éleveurs monomaniaques non cités ne m'en veuillent pas, ce n'est nullement un manque de respect. C'est simplement qu'à l'occasion de mes prérégrinations virtuelles (par le net) ou en sortie (exposition) je n'ai pas eu le bonheur de croiser leur chemin.
Les éleveurs de British, qui trouvaient une parentée morphologique entre le Selkirk rex et leur animal favori (et pour cause, à l'origine était le mariage Persan X chat anglais supposément introduit avec les légions de César), ont également fixé un morphotype qui permet d'identifier quasi-immédiatement les Selkirk de souche française.
Cette filière permet (parce que l'autorisation de mariage entre British et Selkirk a été reconduite jusqu'en 2015) de renforcer le type robuste de la race... mais, ce faisant, elle l'alourdit également et renforce (par une, parfois trop grande présence de British dans les lignées) un type caractériel parfois éloigné de ce qui est recherché chez le Selkirk ... ou génère, par croisement avec des hétérozygotes ou hybridation Selkirk X British un nombre plus important de Selkirk straight.
Ces éleveurs sont donc contraints de conserver au moins un reproducteur homozygote (mâle et/ou femelle) pour s'assurer de n'avoir que des chatons frisés.
Et s'il est un fait que, en France, le standard du British et du Selkirk rex sont désormais très proches, le Selkirk rex n'est pas plus un "British frisé" qu'il n'est un "Persan frisé".
C'est d'ailleurs pourquoi, et parce que la race est maintenant suffisamment répandue et que tout risque de dépression consanguine est écarté que les tenants de la non-hybridation (sauf sur programme d'élevage) ont obtenu, grâce à leurs amis d'Europpe du Nord, la reconnaissance préliminaire de la race par la FIFé le 01/10/2017.
Cette reconnaissance en FIFé donne enfin au Selkirk un statut de race majeure (le Selkirk est déjà reconnu en WCF, CFA et TICA, GCCF), obtenue à l'issue d'une procédure complexe et rigoureuse interdira désormais tout apport extérieur des races "mères" (Persan) et "filles" (Exotic, British) en donnant un statut convenable de réserve d'élevage aux quelques Selkirk "straight" naissant des mariages entre hétérozygotes...
Cette reconnaissance, qui permet d'enrichir la confrontation internationale a conduit le Club de race à converger vers le "Berceau de race" (CFA/TICA) et à proposer au LOOF d'aligner le standard français.
S'agissant des mariages autorisés avec le British (et l'American Shorthair depuis 2015), c'est annuellement, et pour maintenir la diversité génétique qu'ils sont réexaminés.
C'est d'ailleurs la voie suivie par l'Association Française de PROmotion du SELKirk (AFPROSELK), qui a engagé depuis le mois d'octobre 2014 un travail de fond avec le LOOF sur le standard du Selkirk français qui s'est traduit, dans un premier temps, par la possibilité d'acceptation de l'hybridation avec l'American Shorthair (pour ne pas exclure les lignées américaines) sous réserve de rapprochement avec les standards internationaux, dont le dernier mis à jour, celui de la FIFé... et récemment de la TICA bien évidemment, l'exclusion de toute hybridation, sauf sur programme d'élevage dûment déposé.
Les premiers éleveurs "mixtes" dont j'ai fait la connaissance, par téléphone, sont la Présidente et le trésorier du précédent club de race, Corinne et Jean-François Audoin, de la chatterie de Peyrat.
Principalement éleveurs de British, ils accueillent également des Selkirk dans leur domaine. On ne compte plus le nombre de champions ou de reproducteurs émérites sortis de cet élevage... qui est également une pension féline de grand luxe. Corinne et Jean-François ont maintenant recentré leurs activités sur l'élevage du British et la pension.
La deuxième éleveuse "mixte" dont j'ai fait la connaissance était la secrétaire du premier club de race : Brigitte Laurès (chatterie du vallon de Colombine).
C'est elle qui m'a accueillie à la "spéciale" de Gien avec tant de bienveillance. Assez engagée dans ce qu'elle fait, elle m'a donné de fort utiles conseils en matière d'élevage. Les viscicitudes de la vie ont contraint Brigitte à cesser son activité.
Il existe enfin les éleveurs "collectionneurs", amateurs de rareté qui élèvent avec amour, en même temps que le Selkirk :
- d'autres races frisées, comme le Cornish rex ou le Devon rex (tel l'élevage Kirlee Cotoon)
- ou non, comme le Scottish fold (tels Nathalie Paoli de la chatterie Nath à Chats, Sophie Duperrier de la chatterie Sweet Burgandy's (laquelle, a finalement décidé de se consacer à ses autres races) ou la chatterie Highland Legend's), des Birmans (comme la chatterie du Castel Walou).
Que les éleveurs non cités ne m'en veuillent pas, ce n'est nullement un manque de respect, mais simplement que je n'ai pas eu le bonheur de les contacter ou de les croiser.