Selon le dictionnaire : est anallergique ce qui ne provoque pas d'allergie et hypoallergénique (pharmacologie) un produit peu susceptible de provoquer des allergies. Cette "allergie au chat" (et dans une moindre mesure, au chien et au cheval) répond cependant à des mécanismes très complexes".
Il est communément admis que l'allergie au chat est déclenchée par le FelD1, une glycoprotéine présente dans le poil (surtout le poil de jarre) et la salive de nos compagnons. Ce que l'on sait, est que :
- cette protéine est sécrétée par la peau,
- les chatons sont moins allergisants que les adultes (mais petit chaton devient vite grand... et pour longtemps!),
- les mâles sont cinq fois plus allergisants que les femelles,
- les couleurs foncées déclenchent plus de réactions que les claires,
- l'exposition continue depuis le plus jeune âge entraîne moins de réaction spectaculaire que le contact épisodique.
Prétendre qu'un chat, fut-il un Selkirk rex, est anallergique relève donc au minimum de la tromperie ou, au maximum, de la mise en danger d'autrui (au regard du risque, parfois vital, auquel sont exposées les personnes allergiques)...
De l'expérience acquise et/ou des nombreux témoignages recueillis, et de la documentation disponible tant en France qu'à l'étranger (notamment aux Etats-Unis et au Canada), il peut vraisemblablement être qualifié d'hypoallergénique (bien qu'il ne s'agisse pas, à proprement parler d'un produit ou d'une substance).
En effet, s'il est certain que beaucoup de personnes déclenchent des allergies au chat, sans qu'il soit défini avec certitude si c'est sa salive et/ou son poil qui en sont à l'origine, il est observé que certains chats, dont le Selkirk rex non issu d'hybridation depuis plusieurs générations ne déclenche pas de réaction chez certaines personnes pourtant constatées médicalement allergiques.
Ce phénomène est également observé chez certaines personnes allergiques aux chevaux, qui se sont adonnés à leur sport favori (l'équitation) grâce à l'American Bashkir Curly (également frisé).
Si aucune étude scientifique de grande ampleur (à l'exception de mesures effectuées par quelques éleveurs dans le monde) ne documente le fait que le Selkirk rex ne déclenche pas d'allergie, l'observation et les témoignages permettraient de dire que certaines races de chats, telles le Sphynx (chat nu), le Sibérien, le Cornish rex, le Devon rex et le Selkirk rex sont parmi les races de chats les moins allergisantes.
Des éleveurs américains, canadiens, européens ou français rapportent d'ailleurs qu'allergiques eux-même aux chats (comme Barbara Didouhe), ils se sont lancé dans l'élevage du Selkirk et le pratiquent sans hybridation pour cette raison. Vous pouvez lire son témoignage qu'elle a accordé sur la page Laëli & Cats.
Une thèse de doctorat présentée en 2012 par Mlle Hélène Blanchet de l'Ecole vétérinaire de Maison-Alfort à la faculté de médecine de Créteil : « Les chiens et chats hypoallergéniques pour l'homme » (http://theses.vet-alfort.fr/telecharger.php?id=1451) pose comme postulat (page 129) que:
"L'hypersensibilité de type I, ou allergie au sens commun du terme, concerne de plus en plus de personnes dans le monde. Si les mécanismes pathologiques sont bien connus et les traitements de plus en plus accessibles aux patients, l'éviction de l'allergène incriminé reste la solution idéale pour les malades. Dans le cadre de "l'allergie" aux chiens et aux chats, celle-ci peut être mal vécue. Il est ainsi légitime de se demander si des animaux hypoallergéniques pour l'homme existent. Nous constatons qu'aucune race existante n'a jamais prouvé son hypoallergénicité. La création d'une race hypoallergénique implique qu'un gène codant un allergène donné présente une variation. Deux stratégies peuvent être envisagées : la recherche d'une mutation naturelle et rare dans la population, ou la modification du matériel génétique de l'animal (la transgenèse). Dans ce manuscrit, nous présentons l'état actuel des connaissances concernant l'allergie au chien et au chat et nous abordons les solutions qui pourraient, à l'avenir, aboutir à la commercialisation de chiens et de chats hypoallergéniques pour l'homme. »
et conclut "a contrario" sur (puisqu'elle n'est pas faite) l'espoir que constituerait la démonstration de l'existence, dans le patrimoine génétique des races considérées comme hypoallergéniques d'un gène muté inhibant la production d'allergènes, ainsi que les travaux effectués par deux laboratoires américains de création de races transgéniques de chats qui pourraient être proposés aux personnes allergiques.
Cependant, le résultat des travaux menés par des chercheurs de l'université de Cambridge, publiés dans la revue Journal of Immunology le 31 janvier 2013 (Allergens as Immunomodulatory proteins: The cat dander protein Feld1 enhances TLR activation by lipid ligands - Jurgen Herre, Hans Grölund, Heather Brooks, Lee Hoppkins et autres) ouvre une seconde piste qui expliquerait les observations chez les détenteurs de Selkirk.
En effet, cette équipe met en évidence que les poils de chat ne sont pas la cause des réactions allergiques, mais que c'est une toxine bactérienne nommée lipopolysaccharide ou "LPS" qui est à l'origine des réactions allergiques.
Cette substance est présente dans la salive, l'urine, et plus particulièrement dans les peaux mortes que les chats perdent tout au long de la journée. Elle agit en activant un récepteur immunitaire de l'homme, appelé TLR4, lequel provoque des réactions allergiques.
Les chercheurs envisagent déjà de développer un médicament. Ils rappellent par ailleurs que des molécules capables de bloquer les récepteurs TLR4 sont encore à l'étape de l'essai clinique.
Nos Selkirk développeraient-ils ces molécules? Le Ph de leur peau serait-il si différent qu'ils sécrèteraient moins de squammes? Cette question mériterait d'être mise à l'étude et permettrait d'avancer dans la compréhension des mécanismes complexes qui commandent l'allergie et expliquerait que de nombreuses personnes allergiques aux chats cohabitent sans dommage avec nos Selkirk (rex ou variants).
Il reste néanmoins que faute de savoir avec exactitude quel est le facteur déclenchant de l'allergie, de démonstration par l'étude du patrimoine génétique du Selkirk rex (qui pourrait être promue par le club de race, les laboratoires génétiques et les Ecoles vétérinaires) de l'existence d'un gène inhibiteur, ou de preuve scientifique que les toxines bactériennes mises en évidence par l'université de Cambridge sont absentes chez le Selkirk, il est très vivement conseillé aux personnes intéressées par cette race (et qui seraient allergiques "au chat") de se rapprocher d'un éleveur avant toute acquisition et de se faire tester à son contact.
Pour ma part, c'est la démarche que je propose, et mes chatons étant issus de Selkirk sans hybridation ont, pour une partie d'entre eux (au moins trois) été placés auprès de personnes médicalement reconnues allergiques aux chats.
Bien évidemment, les tests que je pratique ne valent que pour "mes lignées"!!! ... et je ne garantis pas, en cas de compatibilité durant les tests de mise en situation pratiqués à l'élevage, que les chats achetés ailleurs remplissent les mêmes propriétés que les miens.